Le Plan Épargne Retraite : aubaine ou arnaque ?
Le plan Épargne Retraite ou PER permet de défiscaliser une partie de ses revenus et qui plus est, la partie correspondant à la tranche marginale d’imposition la plus élevée. Une véritable aubaine !
Oui, mais pas pour tous.
Vous êtes salarié
Si vous êtes salarié et que votre tranche marginale d’imposition ne dépasse pas les 30%, alors il n’est pas forcément opportun d’investir dans un PER. En effet, l’imposition du capital ou de la rente au moment de la sortie du PER risque d’être plus élevée que ce que vous avez déduit, surtout si votre taux marginal d’imposition est abaissé parce que vous avez trois enfants qui ne seront plus à charge au moment de la retraite.
Contentez-vous d’une assurance-vie qui fera très bien l’affaire (ci-dessous les modalités d’imposition de l’assurance-vie et du PER).
Vous êtes TNS
Si vous êtes Travailleur Non Salarié, plus communément appelé TNS, et que votre taux marginal d’imposition est de 41% ou 45%, alors foncez, le PER est pour vous. Non seulement vous allez pouvoir défiscaliser 41% ou 45%, mais votre statut de TNS vous donnant droit à une retraite peu élevée, votre taux d’imposition à la retraite va s’effondrer.
Non seulement vous avez besoin d’un complément de retraite, mais vous avez toutes les chances d’être beaucoup moins refiscalisé qu’un salarié.
PER Imposition de la rente ou du capital
- Cas d’une sortie en rente
La rente versée au moment du déblocage du PER est imposable à l’impôt sur le revenu, selon le régime applicable aux pensions de retraite.
Un abattement de 10 % est déduit du montant de la rente. Le solde est ajouté à l’ensemble de vos revenus imposables avant l’application du barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Des prélèvements sociaux s’appliquent également sur la quote-part de la rente correspondant aux versements volontaires.
La quote-part de la rente correspondant aux versements volontaires est imposable aux prélèvements sociaux après déduction d’un abattement fixé en fonction de votre âge :
- 30 % si vous avez moins de 50 ans
- 50 % si vous avez entre 50 et 59 ans
- 60 % si vous avez entre 60 et 69 ans
- 70 % si vous avez plus de 69 ans
Le taux des prélèvements sociaux est de 17,2 %.
- Cas d’une sortie en capital
La part de capital correspondant à des versements volontaires est imposée au barème progressif de l’impôt sur le revenu, mais pas aux prélèvements sociaux.
La part de capital correspondant aux produits générés par le contrat subit un prélèvement forfaitaire de 30 %, correspondant à 12,8 % pour l’impôt sur le revenu et 17,2 % pour les prélèvements sociaux.
La banque effectue le prélèvement de 30 % avant de vous verser le capital.
Assurance-vie : imposition
Pour un contrat de moins de 8 ans :
- Taxation de 17,2% au titre des prélèvements sociaux ;
- Imposition de 12,8% au titre du prélèvement forfaitaire unique (soit un total de 30%, ou flat tax).
Pour un contrat de plus de 8 ans :
- Taxation de 17,2% au titre des prélèvements sociaux ;
- Puis, sur la partie des versements inférieure à 150 000 € : 7,5% d’impôts ;
- Puis, sur la partie des versements supérieurs à 150 000 € : 12,8% d’impôts.
Abattement annuel de 4 600 € (9 200 € pour un couple marié/pacsé) sur l’impôt sur le revenu.
Exemple : vous avez versé 100 000€ de primes. A la retraite, votre contrat d’assurance-vie vaut 200 000€, vous pourrez retirer 18 400€ / an sans payer d’impôt sur le revenu. Les cotisations sociales seront dues.
C’est l’assureur se charge de la déclaration des revenus de votre assurance-vie. Il prélève les contributions sociales lors de vos retraits ainsi qu’un acompte d’impôt et vous transmet les informations fiscales en fin de chaque année via l’Imprimé Fiscal Unique (IFU). Vérifiez que les montants pré-remplis correspondent lors de votre déclaration annuelle de revenus.